La circularité du carbone

Les axes clés pour l'OCCE

  • Favoriser les recherches et innovations en faveur de l’écoconception des produits pour limiter leurs empreintes carbone et environnementale, de la réutilisation, de la réaffectation et du recyclage du carbone.
  • Proposer un cadre juridique et financier spécifique à une économie faible émission carbone pour soutenir son implémentation sur le long terme au niveau européen.
  • Informer sur les directives européennes en matière de climat et de circularité du carbone.
  • Etablir des axes forts entre partenaires privés/publics pour anticiper et concevoir des idées novatrices au niveau règlementaire et technologique autour de la circularité du carbone.
  • Proposer un accompagnement et des partenariats ciblés avec certains secteurs pour développer des approches globales d’utilisation des ressources.
  • Rendre les activités économiques neutres en carbone via les concepts de l’économie circulaire pour atteindre les objectifs fixés en termes d’émission de GES.
demo-attachment-54-Path-1630
demo-attachment-56-Path-1633
carbon

Les enjeux actuels

       Le rapport 2019 du programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions indique que les émissions mondiales doivent être réduites de 7,6 % par an à compter de maintenant, afin de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 °C. Si on effectue le calcul, cela signifierait que les émissions devraient être réduites d’au moins 68 % d’ici 2030.

      L’ambition de l’Union Européenne est de devenir le premier bloc économique mondial à afficher un bilan neutre en matière de gaz à effet de serre d’ici à 2050. Cette ambition est au cœur du Pacte vert présenté par la Commission Von der Leyen le 11 décembre 2019.

      Le budget du Pacte vert pour l’Europe (fonds publics et privés) et les 750 milliards d’euros du fonds de relance sont axés sur une relance durable, sur la lutte contre le changement climatique et par conséquent sur toutes les innovations en faveur d’une réduction des émissions de carbone ou de sa réutilisation.

Au lendemain de la crise de la COVID-19, les engagements pris en matière d’action pour le climat et de circularité doivent guider la politique de relance et de reconstruction et les budgets correspondants.

Intégrer les principes de l’économie circulaire pour une réduction des émissions carbone :

       En réutilisant et en recyclant davantage quatre des matériaux les plus générateurs d’émissions, l’acier, le plastique, l’aluminium et le ciment, l’UE pourrait réduire l’empreinte carbone de son industrie de 56 %, soit l’équivalent d’environ 300 millions de tonnes (mégatonnes) de C02 par an d’ici la moitié du siècle. (Euractiv, 2018)

Il s’avère donc nécessaire de changer de modèle pour passer d’une économie basée sur le PIB à une économie basée sur des critères de durabilité et de soutenabilité. De nombreuses études de cas permettent d’observer une réduction des GES grâce à l’économie circulaire allant jusqu’à -34% de GES par rapport à un système de production linéaire.

En ce sens, l’économie circulaire peut être intégrée dès le début des processus de production et de commercialisation. Elle se caractérise par 7 points clés :

  • L’écoconception qui vise à minimiser l’impact environnemental de la conception.
  • L’écologie industrielle pour optimiser l’usage des ressources productrices.
  • L’économie de fonctionnalité qui privilégie l’usage à la possession.
  • Le réemploi pour introduire de nouveau dans les circuits économiques des produits/ biens d’occasions.
  • La réparation pour éviter la surconsommation.
  • Le recyclage pour réutiliser les matières 1ères issues des déchets en boucle fermée (produits similaires) ou ouverte (utilité pour d’autres types de biens).
  • La sobriété avec une réduction de la consommation utile.

L’amélioration des procédés industriels et agricoles permet d’atténuer la consommation d’hydrocarbures en amont et de diminuer les émissions de CO2 en aval. En augmentant le recours aux énergies renouvelables, le contenu carbone du mix énergétique est réduit. En développant l’éfficacité matière, les quantités d’intrants mobilisés en amont et de déchets générés en aval sont réduites. En généralisant le recours à des circuits courts et des boucles locales, le nombre d’intermédiaires et la logistique associée sont réduits. Enfin, la récupération de la chaleur fatale peut tout aussi bien être valorisée en interne que répondre à des besoins de chaleur d’autres entreprises. Les procédés industriels se retrouvent alors en synergie.

Méthodes introduites dans nos modèles économiques pour une réaffectation du carbone que nous produisons :

  • Par absorption : développée par l’entreprise Carbon Clean Solution Limited cette méthode permet d’absorber le CO2 rejeté à partir d’un solvant. Le carbone est récupéré et recyclé en bicarbonate de soude, produit nécessaire à la fabrication de verre, d’édulcorants ou encore de détergents.
  • Par dissolution : des chercheurs de l’Université de Lyon ont mis au point une méthode innovante de récupération du CO2 pour recycler les métaux précieux contenus dans les déchets électroniques. En modulant la quantité de CO2 et de solvant utilisé, nous arrivons à ce que les métaux dissous dans le liquide se déposent les uns après les autres au fond d’un récipient avec un haut niveau de pureté. A l’issu de l’opération le CO2 peut être réutilisé ou stocké.
  • Par catalyseur : développée par les chercheurs du SiS2M, cette méthode permet en ajoutant au CO2 du silane et de l’amine et en le chauffant à 100°C pendant 24h d’obtenir du silanol ou des formamides. Les formamides permettent de fabriquer de la colle ou encore du textile.
  • Par captation de la lumière : développée par des chercheurs du CNRS, cette méthode combine le rayonnement du soleil et un catalyseur à base de fer pour transformer le CO2 en molécule à fort contenu énergétique. On retrouve parmi les composés issus du recyclage du CO2 le monoxyde de carbone et l’acide formique, utiles comme matières premières dans l’industrie. Ainsi que le méthane et le méthanol qui peuvent servir de carburant.
  • Projet 3D (2019) : consortium européen réunissant 11 acteurs européens qui vise à démontrer l’efficacité d’un procédé innovant de captation et de stockage du CO2 d’origine industrielle.

Quels sont les labels existants ?

  • Okoregion Kaindorf (2007), Autriche : secteur agricole.
  • Climate Austria (2008), Autriche : secteur des énergies renouvelables et du transport.
  • Moor Futures (2011), Allemagne : secteur forestier et de l’utilisation des terres.
  • Woodland Carbone Code (2011) et Peatland Code (2015), Royaume-Uni : secteur forestier et de l’utilisation des terres.
  • Registro de huella de carbono (2014), Espagne : secteur forestier.
  • Greenfin Label (2016) : actifs contribuant à la transition énergétique et écologique avec prise en compte des critères ESG.
  • Climate Finance (2016) : 75% des actifs sont liés à l’atténuation et l’adaptation aux changements climatiques.
  • FNG Label (2016) : au moins 90% du portefeuille du fond en termes de nombre d’émissions et d’actifs sous gestion fait l’objet d’un examen ESG.
  • Nordic Ecolabel (2017) : au moins 50% du portefeuille doit être investi dans des titres associés aux meilleures pratiques ESG.
  • Label Bas carbone (2018), France : vise des projets innovants permettant d’accélérer la transition bas-carbone.
  • Commission Européenne (2023) : Cadre règlementaire pour la certification des absorptions de carbone.

Propositions clés de l’OCCE pour la circularité du carbone :

  • Fonder la conditionnalité des financements sur l’adoption de pratiques durable dans tous les secteurs.
  • Imposer une règlementation en matière de durabilité et de transparence pour les batteries tenant compte d’aspects tels que l’empreinte carbone de batteries, l’approvisionnement éthique en matières premières, et facilitant la réutilisation, la réaffectation et le recyclage.
  • Fixer des objectifs de réduction des émissions de carbone et les possibilités offertes par le stockage du carbone dans le secteur de la construction.
  • Utiliser un prix unique du carbone pour de meilleures anticipations et prévisions.
  • Aboutir à une définition commune au niveau européen de la gestion durable.
  • Favoriser une meilleure compréhension de la circularité du carbone pour l’ensemble des acteurs économiques européens.
  • Améliorer la coordination tout au long de la chaine de valeur pour favoriser l’écoconception et l’augmentation de la durée de vie des produits.
  • Inscrire les approches en cycle de vie dans les politiques nationales et la commande publique.
  • Développer l’économie de la fonctionnalité dans les organisations.
  • Réorienter les modes de financement traditionnel pour qu’ils ne soient pas uniquement basé sur un prix du carbone et déployer des systèmes de financement complémentaire (ex : prime à la tonne de CO2 évitée, taxe sur le carbone ajouté).
  • Introduction d’une fiscalité européenne durable pour donner des crédits carbones aux activités de prévention des émissions de CO2 (par une gestion des stocks) au même niveau que pour une réduction des émissions.
  • Favoriser l’application d’une taxe sur le carbone ajouté pour réduire la part d’émissions importées et participer à la relocalisation d’unités de production.
  • Développer des procédés afin de préserver les matières intégrées à la fin de vie des produits high-tech, tels que cellules photovoltaïques, composite de carbone (dans les éoliennes, les avions et automobiles).
  • Encourager une harmonisation mondiale de la règlementation sur le carbone pour défendre le marché intérieur d’une concurrence internationale déloyale et plus carbonée.

Collaborez avec l’OCCE

en vue de la circularité du carbone.
Faites un don de sens en partageant vos expériences sur le sujet:

demo-attachment-44-Group-582

Quelle est votre proposition ?